Un Envol Ibérique : une semaine sous le soleil Andalous pour l'équipe de ligue
L'équipe CFD de la ligue Île-de-France s'est lancée dans une aventure en terre ibérique, arborant le ciel d'Andalousie pour une semaine d'entraînement intensif à la performance. Du 27 avril au 5 mai, les pilotes ont délaissé les cieux français pour des horizons plus ensoleillés, des tapas savoureuses et des paysages à couper le souffle. Une véritable semaine d’entrainement en vol de groupe dans un terrain mixte, entre plaine et montagne.
Une semaine à Algodonales (Espagne) pour optimiser la semaine d'entraînement à la performance.
Le choix de l'Espagne, et plus précisément d'Algodonales, comme destination pour cette session d'entraînement n'a pas été sans heurts. Trois jours avant le départ prévu, le verdict est tombé : le vol en France n'était pas une option. L'Allemagne, l'Italie ou l'Espagne se présentaient comme des alternatives. Après quelques débats, Algodonales s'est imposée comme le choix optimal, promettant 4 à 5 journées de vol. Certains préféreront renoncer, mais nous partons à 7 avec Zey, Sophie, Philipe, Loïc (dit "le grand"), Alex ainsi que quelques Normands, extérieurs à l’équipe : Laura et Loïc (dit "Lolo"). Les plus courageux affronteront 22h de voiture quand d’autres, moins téméraires, préféreront 2h de vol en avion.
Dimanche matin, premier briefing à El Boli - notre QG pour la semaine - autour d’un petit déjeuner made in Andalousie. Une référence locale, abordable et surtout un délice pour nos papilles. Mollette, Huevas fritos con bacon, sumo de naranja… nous prenons rapidement nos habitudes. Les objectifs de chacun sont partagés : volume, cross…
L’art de remonter face au vent
Dimanche midi, premiers vols à El Bosque. Site magnifique avec une vue sur l’ensemble de la plaine. Un flux d’ouest est assez fortement marqué, mais le ciel est magnifique et offre de belles rues de nuages qui ne demandent qu’à être exploitées. De nombreux pilotes sont présents sur le site, dont de nombreux Français qui comme nous ont préféré venir se réfugier au soleil. L’équipe se prépare rapidement et aux premiers cycles, tout le monde est prêt à décoller. Un coach satisfait de constater que sur les 9 premiers pilotes, nous sommes les 7 de la ligue (il fallait bien laisser partir un ou deux fusibles avant !)
Sophie s’extrait immédiatement. Plafond à 1700 en moins de 10 minutes, le ton est donné. Philippe l’a rejoint puis le reste de l’équipe. Chacun prend des options différentes, mais nous essayons tous de remonter au vent et travailler par la même occasion nos lignes porteuses. Vol sur site pour Laura et Loïc, contrés par l’ouest. Échappée vers Algodonales pour Lolo. Philippe et Alex marqueront un point au sud avant de remonter face au vent pour se laisser peu à peu décaler vers Algodonales. Sophie et Zey feront une démonstration en réussissant une fantastique remontée au vent puis en jouant travers du nord au sud avant un retour à El Bosque. L’équipe s’organise et se retrouve à El Boli pour trinquer à une première belle journée qui validera définitivement le choix de l’Espagne.
San José : c’est le but !
Deuxième jour plus compliqué. Des surdéveloppements sont prévus. Nous montons aux décollages d’Algodonales, mais déjà au loin des enclumes apparaissent au-dessus des massifs de Grazalema et derrière Ronda. La prudence est de mise. Philippe et Laura se mettront en l’air pour un plouf, le temps de redescendre avec les camions. Nous préférons tous tenter notre chance sur un site plus en avant, en plaine, à San José del Valle.
Une fois sur place, et après une bonne randonnée sportive sur une piste où seuls des 4x4 peuvent passer, le déco ne nous semble pas accueillant - très plat avec une belle rangée de buissons pour nous accueillir si ça ne porte pas… - ajouté à cela un bon travers… Nous renonçons et rentrons pour une bonne bière et prévoir les journées suivantes.
Une journée au bord de l’océan
Mardi, le vent est annoncé fort et nous préférons tenter une option bord de mer à Conil de la Frontera. Option payante ! Pour les paysages déjà, qui sont sublimes, et pour la météo qui répond à nos attentes. Vol de bord de mer avec de nombreuses reposes au déco, baignade, bain de soleil. Tout y est ! La journée se conclura par un petit restaurant dégoté par Philippe pour nous en mettre plein les papilles : Paellä, pulpo, grillages... avec du bon vin. Une journée parfaite.
L’art du vol de groupe
Un sujet a fortement occupé nos échanges tout au long du séjour : le vol de groupe. Quelques jours après le record de France, avec une conférence de Julien Garcia sur le sujet et un thème qui tient particulièrement à cœur à Zey (lire ici son article dans le magazine Plaine Altitude de cette année sur le sujet), nous ne pouvions pas faire l’impasse. D’autant que le vol de groupe peut donner tout son sens aussi à ce qu’est une « équipe ».
La journée du mercredi, journée off à cause de la météo, aura été l’occasion de creuser le sujet. Débrief de la conférence de J. Garcia, définition du groupe autour d’objectifs clairs et partagés, partage de règles communes, protocole de communication, chacun reste évidemment libre, au sol comme en vol de choisir ou non de voler en groupe. Les plus courageux – ou les plus fous - monteront ensuite à pied au décollage et feront le tour du sommet d’Algodonales. 10km et plus de 600m de dénivelé pour bien dormir avant trois journées qui s’annoncent fumantes.
Jeudi, mise en application dans un ciel tout bleu qui nous accompagnera d’ailleurs sur les prochains jours – avec la pluie la veille, le coach n’y croyait pas… et avait d’ailleurs charrié les petits nouveaux... pourtant pas un nuage à l’horizon ! Deux groupes s’étaient préconstitués en fonction des niveaux et du matériel. Encore plus de pilotes au décollage et un groupe de compétition semble présent. Une grappe de plus d’une cinquantaine de pilotes se constitue et feu, direction Ronda par El Gastor. Une transition qui ne pardonne pas et en posera plusieurs parmi nous ce jour et le jour suivant. Le vol de groupe permet à Lolo, Laura et Alex de faire un beau vol, de sortir à plusieurs de points bas – très bas - bien que leurs options sur la fin de vol divergent. Ils feront près de 50 km. Zey, Sophie et Philippe de leur côté tenteront un retour vers Algodonales, mais, contrés par le vent, cela reste complexe. Ils poseront dans la plaine.
Vendredi on recommence. Le choix du site – Levente – nous oblige à rester plus longtemps – très longtemps – sur site le temps que les plafonds montent et de nouveau feu vers El Gastor. Loïc mène la danse. Il attaque au-devant de la grappe suivie comme un seul homme par les 6 autres pilotes du groupe. Un départ collectif magnifique du sommet de la grappe. Malheureusement, les conditions sont complexes et poseront de nombreux pilotes au pied d’El Gastor puis dans la plaine derrière. Les récups, comme à chaque fois, s’organisent rapidement et de manière solidaire : Loïc réussira à mettre la main sur la navette des Belges et négociera une récup pour Laura et Philippe. Alex et José arriveront à trouver une voiture pour se faire ramener tout en surveillant Sophie qui n’a plus de téléphone. Localisé par sa balise SPOT, le groupe veille pour faciliter son retour. Loïc n’est pas loin d'elle et a trouvé de quoi rentrer. Il négocie avec son chauffeur de passer la chercher. Bingo ! C’est ça aussi une équipe : veiller les uns sur les autres et s'entraider.
Samedi, déjà le dernier jour. Le vent est annoncé plus fort en ouest avec des plafonds faibles. Nous resterons longtemps sur site en dessous de 1300. Des points au vent, des triangles FAI… Une partie du groupe posera sur site. Philippe partira avec les Belges pour un super vol aller Ronda avant de poser en plaine sur le retour. Lolo fera un vol impressionnant de près de 66km dans le bleu dans le lit du vent. Alex posera à 30 km, derrière Olvera.
Une équipe soudée
Déjà l’heure du retour. Il faut hélas se séparer. Nous aurions bien tous prolongé ces quelques jours. Les différents parcours des uns et des autres ne nous permettront pas de boire une dernière bière, mais nous partons tous ravis d’une semaine de progression collective : travail dans le bleu, recentrage, vol de groupe, volume de vol… certes nous n’avons pas parcouru des KM, mais voler dans ce terrain entre plaine et montagne a été d’une richesse incroyable. Au-delà du vol, les repas, les moments de partage, les débats ont permis de souder un groupe, d’apprendre à voler ensemble et de nous donner qu’une envie : celle de recommencer avec le reste de l’équipe de ligue, pourquoi pas ici en Espagne, mais surtout dans notre terrain de jeu habituel : la plaine.
Alexandre Gavard